Pour 21 musiciens

Durée : 30′

D’après sept citations extraites du texte Faust de Fernando Pessoa

Commander la partition
Prix de la Fondation Edouard et Maurice Sandoz
Nomenclature : 1 (avec picc. et fl. alto en sol), 3 (1 avec cor angl.), 1 (avec clar. basse), 1 (avec cbn.) ; 1,1,0; Perc. ; 4,0,4,3,1
Éditions PAPILLON

Création : le 4 mars 2002 Lausanne • Salle du Métropole

Orchestre de Chambre de Lausanne
  • Direction : Okko Kamu

Les sept citations du texte de Fernando Pessoa – Faust – ci-dessous sont au centre de cette musique. J’ai pensé cette pièce comme un parcours qui se termine avec le monologue à la nuit, avec la volonté du poète d’être confondu avec l’obscurité. La musique se veut un commentaire lointain de ce cheminement, elle ne raconte pas le texte lui-même, mais se situe en retrait, cherchant à exprimer le temps de la lecture avec ces multiples hésitations, ses retours en arrière, ces incompréhensions et aussi ses abandons. Amener la lecture à ressembler à l’écoute et l’écoute à la lecture. Dans cet espace de ressemblance, dans l’intervalle entre ces deux réalités se situe, pour-moi, une forme d’imaginaire.

Citations extraites de la tragédie subjective
de Fernando Pessoa • Faust

Fragment I

Ondes ascendantes qui mourez en vain sans même toucher le cœur et l’âme.

by Fernando Pessoa – Faust seul dans son laboratoire…

Fragment II

Perdu au labyrinthe de moi-même, je ne sais plus quel est le chemin qui me mène d’ici à la réalité claire et humaine.

by Fernando Pessoa – Faust devant le peuple en liesse.

Fragment III

Une sorte de pardon. Tes yeux Pourront dormir, et s’éveillant À nouveau se fermeront Et au sommeil retourneront.

by Fernando Pessoa – Une voix s’adressant à Faust qui continue de dormir. La lumière de la lampe baisse lentement jusqu’à s’éteindre. Nuit et silence.

Fragment IV

J’aurais beau avoir mille parents, ou être entouré de mille amis, de mille camarades, je serais aussi seul que je le suis aujourd’hui.

by Fernando Pessoa – Faust, avant le monologue dans la nuit.

Fragment V

Vieillard, ne peux-tu me trouver un remède à la vie ? Je veux la vivre en ignorant que je la vis, comme tu vis toi… Cesse de sourire ou je vais te poignarder ! De quoi ris-tu donc ? Ne ris pas ! Donne-moi immédiatement, donne-moi, donne-moi des philtres (…) Qui me fassent oublier.

by Fernando Pessoa – Faust et le Vieillard

Fragment VI

Allons ! Contre les chairs blanches ! Contre les velours ! Que la mort soit notre jouissance. Que l’on boive tout le vin, et comme ce sera bon de briser la coupe quand elle sera vide !

by Fernando Pessoa – Faust met le feu à la taverne… Ils sortent tous leurs épées dégainées… Ils courent et dansent tout au long de la route. Des flambeaux s’agitent dans l’air, dansent, sèment du feu… Ils suivent la route… Mettent çà et là le feu aux masures.

Fragment VII

Que je devienne parcelle des racines nocturnes et des branches qui tremblent au clair de lune…Que je sois pour toujours un paysage au versant de toi… Dans une inconscience absolue. Que je sois le mouvement irréel de ton baiser, la lueur de ton clair de lune sur les montagnes hautes ou même ton absolue noirceur, que je sois ce que tu es seulement et rien d’autre…

by Fernando Pessoa – Faust, monologue à la nuit.

Traduction de Pierre Léglise Costa et d’André Velter • Édition Christian Bourgois

, , , ,