Because the string’s lost and the plan forgot (Sonnet XVIII)
Pour orchestre
Durée : 13′
D’après le sonnet XVIII de Fernando Pessoa
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Commande de la Radio Suisse Romande – Espace 2
Nomenclature : 3 (1 avec picc.), 3 (1 avec cor angl.), 3 (1 avec clar. basse), 3 (1 avec cbn.) ; 2,3,2,1 ; 3 perc. ; harpe, piano ; 12,10,8,6,4 + chœur instrumental (1,1,1,0 ; 1,1,0,0 ; 1,1,1,1,0)
Éditions PAPILLON
Création : le 16 mai 2001 Genève (Victoria-Hall)
Orchestre de la Suisse Romande
- Direction : Arturo Tamayo
écoutez…
J‘ai vécu cette pièce comme une pousse dont les racines seraient les labyrinthes de la pensée décrits par Fernando Pessoa dans son Sonnet XVIII. La sortie de ce labyrinthe semble impossible, les plans ayant servis à le bâtir sont oubliés, le fil ayant un jour tracé le chemin est perdu : Thésée condamné à l’errance. Ainsi les évènements musicaux se suivent avec l’apparence d’une logique, mais, tel les « cadavres exquis » des surréalistes, nous emmènent toujours en deçà d’une résolution, d’un sens. Le rôle du Chœur instrumental (Un orchestre « miniature » : flûte, hautbois, clarinette, cor, trompette, 2 violons, alto, violoncelle) situé derrière les percussions est essentiel, je le ressens comme un élément symbolisant l’ailleurs, le mystère. Ce n’est ni des voix, ni des solistes mais des ombres, l’autre moitié de soi, l’autre moitié du poète. J’aime l’idée d’une voix qui auraient perdu l’usage des mots, condamnée aux sons non signifiants. De plus les deux plans (Orchestre et Chœur instrumental) sont pour moi l’illustration du premier vers du Sonnet XVIII :
Indefinite space, which, by co-substance night, In one black mystery two void mysteries blends
by Fernando Pessoa
Traduction :
L’espace indéfini, par la nuit qui est sa substance,
Mêle en un seul et noir mystère deux mystères vides