Version pour flûte et trio à cordes

Durée : 12′
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pour les Swiss Chamber Concerts

Création : le 27 septembre 2018 • Swiss Chamber Concerts • Ackermannshof Bâle

Swiss Chamber Soloists

Lorsque l’on cherche en musique une forme d’équivalence sonore à la réalité visuelle de l’ombre, on peut faire le constat suivant : dans le monde visible, il est difficilement imaginable que l’ombre puisse générer à son tour une autre ombre. L’ombre est une conséquence immatérielle de l’objet, elle ne peut pas devenir « Objet » à son tour. Par contre, dans le monde sonore, cela est possible, l’ombre d’un motif initial peut à son tour devenir le point de départ d’une nouvelle ombre. C’est cette multiplication des ombres que j’ai voulu développer dans De Umbris. Au départ la situation est claire, la flûte présente l’objet et les cordes sont ses reflets. Au fur et à mesure de l’avancée de l’œuvre, cette relation s’inverse et se brouille. Une relation privilégiée se développe entre le violoncelle et la flûte qui forme un objet « double », on ne distingue plus qui est l’ombre de qui.

L’idée transcrire de De Umbris (à l’origine pour flûte et quatuor à cordes) pour flûte et trio à cordes vient du projet d’établir un cycle entre plusieurs œuvres composées pour les Swiss Chamber Concerts (SCC). En effet, en 2011 je compose pour les SCC Mémoire, cercles
pour hautbois et trio à cordes, en 2014 Nocturne pour hautbois, flûte et trio à cordes
puis en 2016 Come heavy sleep pour flûte, alto et violoncelle. Ces quatre pièces sont pensées comme un polyptique ayant des analogies dans les effectifs instrumentaux et produisant dans le cas d’une exécution complète une grande fresque aux nombreuses ramifications. La fresque pourrait d’ailleurs s’intituler «Éloge de l’ombre » en référence au superbe livre de l’écrivain japonais Jun’ichirō Tanizaki.
La réduction des deux violons à une partie de violon seul, principal travail de cette nouvelle version s’inscrit dans une volonté de sobriété.