Hommage à Annette von Droste-Hülshoff
Pour mezzo soprano, flûte, piano, violon et violoncelle
Durée : 35’
Date : 2016
Commande de l’Ensemble Amaltea avec le soutien de Pro Helvetia
Création le 21 février 2016 à Berne (Concerts IGNM – Burgerratssaal — Kultur Casino)
Sonoe Kato, Mezzosopran
Isabelle Schnöller, flûte
Eva Schwaar, Piano
Judith Gerster, Violoncelle
Keiko Yamaguchi Violon
L’œuvre poétique d’Annette von Droste-Hülshoff, célèbre en Allemagne, est quasi inconnue des francophones. La récente traduction de Patrick Suter comble cette lacune, elle m’a fasciné par son réalisme, la précision qui s’en dégage et m’a donné l’impulsion pour écrire cet hommage musical.
En 1845 Clara Schumann écrit une lettre à la poétesse lui proposant d’écrire un livret d’opéra pour son mari. Cette collaboration ne verra pas le jour mais laisse entrevoir une attirance du compositeur pour le monde poétique de Droste. A l’époque de cette lettre Robert Schumann travaillait sur la mise en musique de la poésie de Nikolaus Lenau, autre figure centrale de la poésie romantique allemande contrastant splendidement avec Droste par son lyrisme exalté et sa vie extrême. J’ai ainsi eu l’idée de convoquer Droste, Schumann et Lenau dans ma pièce en partant des lieder de l’opus 90 qui seront par instant chantés dans leur forme originale mais aussi transformés à en être méconnaissables.
D’une certaine manière, ce parcours aimerait traverser l’œuvre de Schumman-Lenau avec le regard de Droste, d’ou une écriture musicale offrant une certaine fixité et des champs harmoniques comme « gelés ». Cette expression à la fois immobile et passionnée est dans mon esprit liée à l’univers solitaire et intérieur de la poétesse. Ainsi, à certains moments de son existence, elle passera ses journées entières à étudier la musique, particulièrement le traité de basse continue écrit par son oncle qu’elle affirmait vouloir l’apprendre par cœur. De plus, elle a composé elle-même plusieurs Lieder. Je cite musicalement dans mon hommage la ballade anglaise qu’elle a composé : « Lied der Königin Elisabeth von England » et le Lied sur un texte de Goethe « Aus fremden Sprachen ».